Fermer, se (re)poser, pour mieux repartir !

Nous avons du fermer l'atelier, c'est un déchirement, mais aussi un soulagement. Nous n'avons pas pu répondre aux sollicitations pendant quelques semaines, mais nous pourrons bientôt reprendre, sous une forme un peu différente, disons... hybride.

Fermer, mais pourquoi ?

Si vous nous suivez depuis quelques temps déjà, vous savez que nous avons déménagé de Lyon à la pointe bretonne. Ce déménagement que l'on pensait indolore, simple et fluide à en fait été fait de sacrés montagnes russes.
Et il a fallu déployer une énergie monumentale pour en sortir.

On vous raconte ça

Notre nouveau local s'est averé assez difficile au quotidien. Mal isolé, et donc difficile à chauffer, trop humide pour travailler dans de bonnes conditions et pour assurer un travail de qualité, trop encombré aussi. Il était inadapté et nous n'avions pas de solution de rechange à court terme, ni à moyen terme d'ailleurs.
La qualité du travail s'en est ressentie, le moral aussi, et un peu comme une spirale, il est devenu de plus en plus difficile de bien travailler.
Ceci explique que la mise en pause de l'atelier soit une sorte de soulagement; en un sens.

Si le reste allait encore, nous aurions pu nous en sortir. Mais il a fallu que d'autres obstacles s'y ajoutent.
Chronopost, dans un premier temps, qui n'assurait pas un service d'aussi bonne qualité qu'à Lyon. (Un petit coucou à Eddy, s'il nous lit, qui assurait nos livraisons et collectes à Lyon tout en refusant poliment les cafés proposés le matin, mais pas les glaces l'après-midi en été... On l'aurait bien emmené dans notre camion !)

Google ensuite, qui nous à rendu difficile le fait de rendre officiel le déménagement sur leur plateforme. Il s'est avéré qu'il a fallu justifier de ce déménagement avec un Kbis, et donc là aussi officialiser le déménagement au plus vite au travers des services de l'Etat... Sachant que l'on est tombé exactement sur la période ou l'INPI reprenait le rôle des tribunaux de commerces pour assurer les changement d'adresse des entreprises ; avec les écueils qui vont avec.
On se serait bien passés de Google, et de la nécessiter de se plier dans tous les sens à leur exigences pour s'assurer une place de choix dans les résultats de recherche. Malheureusement, il n'y a pas beaucoup d'alternatives pour que nos clients potentiels nous trouve. Alors on se plie, comme on peut, sans rompre, du moins on essaye.

Nous avons fini par trouver un nouveau lieu pour l'atelier, mais les lenteurs administratives et les travaux ont mis ce beau projet collectif en pause. Il est toujours en pause à l'heure de ces lignes.
Aujourd'hui, l'atelier est toujours "en carton", même s'il pourrait être remonté dans un lieu plus adapté rapidement. On prie tous les jours (enfin, façon de parler).

Quel avenir pour Fixeurs ?

L'avenir de Fixeurs aujourd'hui est une grande question. Le site web est toujours en ligne. Nous avons des contacts avec d'autres réparateurs qui pourraient assurer le service au même niveau de qualité que celui auquel vous êtes habitués, et ce sera peut-être la solution à court ou moyen terme.

Nous avons repris une petite activité de conseil, liée cette fois-ci à la réparation, et en particulier à la réparabilité. Il n'est pas exclu qu'elle prenne progressivement une plus grande place. Mais ce n'est pas pour autant que l'atelier, et l'activité manuelle doit être délaissée.
Il est aussi possible que Fixeurs ferme, pour de bon. L'équilibre financer de l'activité reste précaire. D'après nos observations, il reste difficile de s'assurer un salaire correcte, face à des coûts ou des temps incompressibles de services et obligations légales annexes (logistique, administratifs et comptables, foncier ou de marketing et communication).
La majorité des personnes ayant une activité de réparation, quelle qu'elle soit, sont souvent aidés de leur conjoint, ont des journées à rallonge sans un salaire correspondant, ou alors, et c'est triste, ne peuvent maintenir la même qualité de service.

Nous ne souhaitons pas en arriver là.

Sur une note plus personnelle

Un projet de ce type contient une grande part personnelle, et c'est aussi une question importante : Les personnes, l'envie et la motivation.

Je (Alex, l'auteur de ces lignes) souhaite travailler sereinemnet, être rémunéré correctement et équitablement, sans sacrifier de vie personnelle ou familiale. Et cela, en tant qu'artisan, ressemble de plus en plus à un luxe.

L'idée de raconter cette aventure au sein d'un ouvrage est aussi une possibilité. Mon entourage me pousse un peu à le faire. Il est vrai que j'ai acquis de l'expérience sur le sujet de la réparation, de la réparabilité, des marchés, business models, mais aussi des entreprises de l'électronique, de l'électroménager et de leur engagement, réel ou non. Mon engagement et celui de ma conjointe aussi m'ont beaucoup appris, et ce parcours permet d'avoir un point de vue critique particulièrement construit concernant le choix d'équipements.